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Parcours

Depuis l’enfance, construire, fabriquer, créer, façonner a toujours été pour moi une nécessité.

Diplômée de l'ENSATT (École Nationale Supérieur des Arts et Tech-

niques du Théâtre) en 1981, j’ai travaillé pendant quarante ans à créer et réaliser des costumes pour le Spectacle Vivant.

Mon travail de costumière a été avant tout celui du maniement d’un langage. Le vêtement est porteur de signes codifiés au travers desquels l’homme témoigne de son identité et de son rapport au monde. Le costume résulte de la mise en scène de ce vêtement. C'est un argument qui aide la lecture de l’acte théâtral, en étant au service d’un propos qui le dépasse.

Dans mon travail de costumière, j’ai toujours particulièrement aimé la phase de création, qui nécessite de pouvoir se mettre dans un état de disponibilité totale, un état particulier où l’on peut laisser son imagination aller librement. L’esprit part alors dans une sorte d’errance intérieure, d’excitation… et puis, à force de tourner la pelote, elle finit par révéler un début de quelque chose, un bout de fil que l’on peut enfin attraper, tirer, dérouler, tendre. Il peut s’agir d’une idée ou d’un concept, d’une vision, d’une émotion. Quand cette chose est enfin là, il faut alors la nourrir, la faire grandir, l’organiser et dialoguer avec elle. Cette chose doit être une évidence, elle doit supplanter toutes les autres idées, comme une certitude que c’est ÇA qui est LA juste proposition.

Dans mon travail de costumière, cette création a toujours été mise au service du projet de quelqu’un d’autre, metteur en scène, chorégraphe, auteur.

Depuis quelques années, parallèlement aux costumes, j’ai commencé à cultiver un autre jardin, plus personnel, sur le terreau de la matière textile.

Dans mon travail de costumière, la question de la matière m’a beaucoup stimulée, et j’ai souvent eu besoin de la ré-inventer, de me l’approprier. Dès le début, j’ai utilisé peinture, teinture, matiérage, application, incrustation, et toute sorte de re-création de la matière, utilisant une multitude de techniques de broderie, plissage, perlage, feutrage, galonnage et couture en tout genre.

Aujourd’hui à la retraite, je continue ce travail de recherche et de création pour des projets qui ne sont plus « au service de », des projets entre moi et moi. Ces créations utilisent des techniques liées aux textiles, techniques que je pratique dans une grande liberté d’improvisation, on pourrait dire « techniques mixtes ». Ces créations prennent naissance dans toutes sortes de matières textiles, tissus, laine, végétaux, fils, et matières récupérées, et c’est souvent cette matière elle-même, ainsi que le lien sensible que je tisse avec elle qui guide l’acte créatif.
 

 

 

Au fil du temps, le fil conducteur

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